Jour 5.

Nous sommes le lundi 8 avril. La neige est enfin fondue. La creuse a démarré. C’est la première étape de la maison. Avant de poser le verre cellulaire et le radier, il faut creuser. Le géomètre a piqué la maison, sa géométrie nous réapparaît. La pelleteuse creuse, et nous découvrons le sol de la maison, son profil… ou plutôt sa coupe.

Il est intéressant de remarquer que peu de mouvements de terre sont opérés, i.e. la creuse est peu profonde. Voici pourquoi.

Peu d’impact sur le sol et l’environnement

Nous voulons que la maison s’adapte au terrain, et non l’inverse.

— Nous, il y a 1,5 ans.

La première raison est écologique : nous voulons avoir le moins d’impact possible sur le sol. La maison épouse la géométrie du terrain. Elle est posée sur la pente naturelle, et…

Contrainte de créativité

… comme toute contrainte, elle force à la créativité. Nous sommes obligés de jouer avec trois demi-niveaux et deux « marches » de 80-100cm. La forme globale de la maison est donc impactée directement par la forme du terrain. La taille du toit, la surface des façades, la distribution des pièces, tout. C’est une contrainte forte sur le projet.

Avec cette contrainte, nous renversons complètement la démarche de construction. Nous ne faisons plus « la maison de nos rêves », mais nous regardons comment nous pouvons rêver avec ce terrain. Ça nous oblige à plus d’imagination, et à sortir du moule.

Sans cette contrainte, jamais nous n’aurions pu imaginer une telle maison !

La créativité consiste juste à connecter les choses. Quand vous demandez aux personnes créatives comment ils font quelque chose, ils se sentent un peu coupables parce qu’en réalité ils ne l’ont pas vraiment fait. Ils ont juste vu quelque chose qui leur semblait évident après un certain temps.

— Steve Jobs.

Pas de terre à évacuer

En ayant peu de terre à extraire pour les fondations de la maison, il n’est pas nécessaire de les évacuer. La terre sera répartie sur le terrain. Ce sera très pratique pour le potager (qui sera dans la pente), ou pour faire des petits monticules par-ci par-là. Et ce sera aussi intéressant pour redessiner légèrement le profil du terrain. Nous ne voulons pas façonner l’endroit où nous habitons, mais entre déplacer des mètres cubes de terre par camions entiers sur probablement des centaines de kilomètres, ou disperser la terre sur le terrain, nous avons retenu la seconde option.

Ne pas évacuer la terre représente également une belle économie. Nous n’avons plus les chiffres exacts en tête, mais nous parlons de plusieurs milliers de francs suisse (CHF), facilement. Ça n’est pas une économie négligeable.

Continuons à creuser…

Bref. Chaque étape de la construction d’une maison est à réfléchir. C’est pour ça que ce projet a mis 1,5 ans à mûrir dans nos têtes et sur le papier !

Et pour ceux à qui une cave pourrait manquer, nous répondons qu’à part pour —en général— y mettre du vin (nous ne buvons pas d’alcool) ou pour entasser des affaires (nous essayons d’être le plus minimaliste possible sans tomber dans l’excès), une cave n’aurait aucun intérêt pour nous. La maison aura un cellier, une pièce plus fraîche que le reste de la maison, et qui remplira le seul usage que nous aurions pu avoir d’une cave.

Pendant ce temps, nous allons continuer à regarder la pelleteuse travailler, parce que mine de rien, ça fait du bien.

 

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• Bureau d’étude qui nous accompagne dans cette aventure : PranaHouse
• Maçonnerie : Fonseca

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